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Zoom Afrique du 21 décembre 2023

Zoom Afrique du 21 décembre 2023

Les titres de la rédaction :

  • Mali : la CMDT injecte plus de 37 millions $ dans la construction d’une usine d’égrenage de coton à Kokofata
  • En devenant le 82ème membre de l’IGF, la Guinée-Bissau veut renforcer la durabilité dans son secteur minier
  • RDC : la réhabilitation du chemin de fer Matadi-Kinshasa entre dans une nouvelle phase avec l’arrivée des premiers trains passagers
  • Zambie : le gouvernement veut lancer des centres numériques pour fournir de l’Internet gratuit à la population

Les analyses de la rédaction :

1. Des forces françaises encore présentes au Sahel ou le Trompe-l’œil militaire français en Afrique ? 

Pour assurer le maintien d’un dispositif militaire dans les anciennes colonies françaises malgré l’hostilité grandissante des Africains, une nouvelle réorganisation est en cours sans le moindre débat démocratique. 

Il y a un an, au moment du retrait contraint des militaires français du Mali et la débâcle de l’opération Barkhane, on avait eu droit à une campagne de presse sur le thème des nouvelles bonnes résolutions de l’armée française. Le Niger, où s’était repositionnée une partie des troupes françaises, serait alors devenu, selon l’armée, le « laboratoire » d’un nouveau « partenariat de combat ». La France désormais n’agirait plus que « sous commandement nigérien » dans le cadre d’une « inversion partenariale » (LeMonde.fr, 02/07/2022). Il faut croire que les retombées médiatiques n’avaient pas été jugées suffisantes. Un an après, le général de division Bruno Baratz, commandant des Forces Françaises au Sahel (les militaires encore présents au Niger et au Tchad) remet le couvert (interview à l’AFP et RFI, 23/05/2023) au moment où les autorités françaises s’apprêtent à communiquer sur l’évolution du dispositif et des bases militaires françaises en Afrique. Selon lui, il y aurait à l’œuvre une « position philosophique (…) différente » nécessitant de « reformater les esprits de nos militaires ». Le Monde titrait le 2 juillet 2022 « Le Niger, laboratoire du nouveau “Barkhane” » ; près d’un an plus tard, une dépêche AFP intitulée « Le Niger, “laboratoire” de la France pour sa nouvelle approche militaire en Afrique » est reprise entre autres par LeMonde.fr (23/05/2023) . Elle souligne à nouveau un « changement de paradigme » et nous assure que la consigne présidentielle de discrétion et de respect des besoins du pays hôte est « respectée à la lettre au Niger ». L’article de l’AFP est réalisé par Daphné Benoit, correspondante défense de l’AFP, présidente de l’association des journalistes défense, passée par l’Institut des Hautes Études de Défense Nationale (IHEDN). L’idée de « laboratoire » provient vraisemblablement des éléments de langage de l’armée française. 

Le Mali, le Burkina et le Niger sont confrontés à des problèmes similaires ont formé une alliance cette année et leurs ministres des affaires étrangères ont récemment proposé la création d’une confédération. 

Certains hommes politiques maliens ont par ailleurs déclaré que “la présence militaire française au Mali n’a rien réglé, au contraire la situation s’est aggravée". C’est ce qui a été dit également au Burkina Faso, au Niger et en Centrafrique. 

2. Le Niger suspendu de l’OIF 

L'organisation internationale de la Francophonie (OIF) a annoncé mercredi la suspension du Niger, où les militaires ont renversé le 26 juillet dernier l’ex-président Mohamed Bazoum. 

Le conseil permanent de l'OIF, réuni mardi en session extraordinaire par visioconférence, "a prononcé la suspension de la République du Niger" avec effet immédiat, à l'exception des programmes "bénéficiant directement aux populations civiles, et ceux concourant au rétablissement de la démocratie", selon un communiqué envoyé mercredi à l'AFP. 

L'OIF a également appelé à la "libération immédiate et sans conditions du président Mohamed Bazoum" et de sa famille. 

La Francophonie a par ailleurs exigé le "rétablissement rapide de l'ordre constitutionnel et de la démocratie au Niger" et a appelé les autorités de transition à établir "un chronogramme de sortie de transition avec une durée limitée dans le temps". 

Basée à Paris, l'organisation internationale de la Francophonie compte 88 États et gouvernements avec pour mission de promouvoir la "langue française et la diversité culturelle et linguistique", "la paix, la démocratie et les droits de l'Homme", ou encore "d'appuyer l'éducation". 

Mi-décembre, la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), dont le Niger fait partie, avait ordonné au nouveau pouvoir nigérien "la mise en liberté immédiate et sans condition" de M. Bazoum et de sa famille. 

La CEDEAO avait toutefois reconnu quelques jours plus tôt pour la première fois que Mohamed Bazoum a "été effectivement renversé par un coup d'Etat militaire". Si elle avait annoncé la suspension du Niger de ses "organes de décision" jusqu'au rétablissement de l'ordre constitutionnel dans le pays, elle avait dans la foulée repris langue avec le pouvoir militaire à Niamey. 

3. Burkina: quatre espions français arrêtés 

Quatre agents français de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), arrêtés début décembre à Ouagadougou, sont détenus depuis par les autorités burkinabè. 

"Détenus et interrogés dans le plus grand secret à la Direction de la sûreté de l’État (DSE) pendant une dizaine de jours, ils sont désormais incarcérés séparément à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (Maco), la principale prison de la capitale burkinabè", précise la même source. 

Les quatre agents, "en mission officielle", sont accusés d’espionnage, rapporte une source diplomatique française. 

La DGSE continuant, en toute “discrétion”, à opérer au Burkina Faso et dans le Sahel, les agents français étaient arrivés au Burkina Faso quelques jours avant leur interpellation avec des passeports diplomatiques et des visas en règle, révèle-t-on encore. 

Des pourparlers sont "toujours en cours entre les services des deux pays" pour obtenir leur libération, grâce notamment à une médiation menée par les autorités togolaises. 

L’arrestation des quatre agents a poussé la douzaine de leurs collègues en poste au Burkina Faso à quitter le pays, "où ils continuaient à opérer sur le sol burkinabé malgré les tensions entre Paris et Ouagadougou". 

La France a rejeté les accusations d'espionnage portées à l'encontre de quatre fonctionnaires français arrêtés le 1ᵉʳ décembre courant au Burkina Faso. 

Une source diplomatique française a prétendu, ce mercredi, que ces quatre citoyens Français se trouvaient "au Burkina Faso pour réaliser une opération de maintenance informatique au profit de l’ambassade de France". 

Cette source a effectivement confirmé que "le 1ᵉʳ décembre dernier, quatre fonctionnaires français, détenteurs de passeports diplomatiques et de visas, ont été arrêtés à Ouagadougou par la police burkinabè", ajoutant que "le 14 décembre, ils ont été mis en examen et transférés à la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou". 

Notant que "le consulat général de France a pu exercer la protection consulaire et leur rendre visite", la source diplomatique a souligné que "le gouvernement français prend acte des procédures judiciaires en cours, mais rejette les accusations selon lesquelles ces techniciens auraient été envoyés au Burkina Faso pour d’autres motifs que leur travail de maintenance informatique". "Il demande leur retour en France sans délai", a-t-elle ajouté. 

« Nous sommes en train de vérifier le véritable travail de terrain de quatre ressortissants français présentés comme des agents de la DGSE. Ils sont actuellement devant les enquêteurs », a indiqué une source sécuritaire burkinabè. 

Les relations entre la France et le Burkina se sont considérablement dégradées depuis l’arrivée au pouvoir en septembre 2022 du capitaine Ibrahim Traoré. 

Ouagadougou a dénoncé en mars un accord militaire de 1961 avec la France, après avoir obtenu le retrait des forces françaises. L’ambassadeur de France à Ouagadougou, rappelé après le coup d’État de septembre 2022, n’a pas été remplacé depuis. 

Le Burkina Faso a également suspendu plusieurs médias français dont Le Monde, Radio France internationale, France 24, Jeune Afrique, et LCI afin d’en finir avec la propagande française sur le territoire burkinabé. 

Ce n’est pas la première fois que 4 français sont arrêtés en Afrique.  

Février 2022, en Centrafrique, quatre militaires français qui accompagnaient un général de la force des Nations unies en Centrafrique ont été arrêtés à l’aéroport de Bangui accusés de « tentative d’assassinat » du président centrafricain, Faustin Archange Touadera.  

Novembre 2022, au Mali, quatre ressortissants français ont également été arrêté, accusés d’être « des criminels et des narcotrafiquants ». 

Juin 2023, des militaires sont arrêtés au Tchad, près de la frontière soudanaise, accusé de vouloir se rendre au Soudan afin d’alimenter le conflit dans ce pays. 

La France continue de procéder de la même manière en Afrique pour tenter de déstabiliser, d’une manière ou d’une autre, les pays africains, en particulier ceux qui ont choisi de se dresser face à l’impérialisme occidental. Mais ces soldats se font systématiquement arrêter et la France continue de s’enfoncer dans son humiliation à l’échelle mondiale. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV